
En route pour la maison de retraite
Nous partirons ensemble en notre maison blanche…
Soixante ans révolus, il te faudra surseoir
Aux caprices du temps et sa lourde palanche.
Tu m’aideras bien sûr, à doucement m’asseoir,
Avant d’aller vaquer à quelque tâche ingrate
Que nul ne t’enviera quand tombera le soir.
En n’ayant jamais eu la fibre aristocrate,
A l’âge où l’on aspire à prendre du repos,
C’est moi qui désormais serai bien plus dispos
Pour maudire avec toi ce monde phallocrate.
En demeurant au port, tu te feras bossoir
De tout un régiment qui, devenu pirate,
Finira par user tes nerfs et ton houssoir !
Je n’ai plus qu’à prier pour que ton cœur ne flanche
Avant cette retraite au parfum d’encensoir…
Nous partirons ensemble en notre maison blanche !
Annie