Archives mensuelles : février 2022

Le sonnet à rimes alternées : Fantômes du soir.

 

 

Fantômes su soir

Ma vie est un désert peuplé d’ombres chinoises,
Qui viennent dans la nuit taquiner mon sommeil.
Les songes du passé, dansant leur gaudriole,
Défilent comme un film que l’on tourne à l’envers !

Hier a décidé de me chercher des noises,
Et pourtant, aujourd’hui, le rose et le vermeil,
Cherchent à retrouver leur seule gloriole,
Redonner des couleurs au gris d’un univers…

Ainsi chaque matin je m’applique à renaître,
L’esprit, ce vagabond, quitte son encensoir,
Comme une sentinelle au seuil de sa guérite !

Dès que le soleil d’or taquine ma fenêtre,
Enfin, j’oublie un peu les fantômes du soir,
L’espoir devient plus doux qu’un cœur de marguerite !


Annie

Le sonnet Lozérien : En attendant le jour.


En attendant le jour

Ce matin, pas un bruit ne trouble la nature,
Pas un seul chant d’oiseau,
Ni même le soupir du chêne et du roseau
Qu’un poète torture !

Je goûte à ce silence avec désinvolture,
Les yeux fixés sur mon closeau,
Afin d’y déceler l’invisible gerzeau,
Dangereuse pâture !

Tel un maître ébéniste armé de son ciseau
Fin prêt pour la sculpture,
Mes mots en farandole espèrent leur fuseau !

Je tente une capture,
Un verbe et son sujet, pourquoi pas damoiseau ?
Sans la moindre rature !

Annie

Le sonnet marotique : Découragement.

Découragement.

Comme il est triste et gris ce temps qui m’insupporte !
A chaque rayon d’or j’applaudis la splendeur,
Mais le ciel aussitôt rappelle sa cohorte
De nuages grincheux et leur esprit frondeur !

Du coup mon regard fuit ma fenêtre et ma porte,
Car j’en ai plus qu’assez de l’hiver baroudeur ;
Vivement l’hirondelle et l’espoir qu’elle apporte
Quand son brin de folie éloigne la froideur !

Au moral fatigué de bercer sa névrose,
Il faudrait pour remède une première rose,
Étonnamment coquette en robe de satin !

Si l’actualité ramenait l’espérance,
On pourrait donc rêver de nouvelle fragrance,
Mais hélas, elle aussi, se parfume au crottin !

Annie

La Terza-Rima à deux plumes : Au jour des Valentins.

Terza- Rima à deux plumes avec mon amie de grand talent,  Marlène, que je remercie de tout cœur !

Au jour des Valentins

Du souffle d’Érato, deux sœurs en poésie
Font s’envoler leur plume au jour des Valentins,
Pour apporter au monde un brin de fantaisie !

Fini de s’épancher en tristes baratins,
Elles ont décidé de voir la vie en rose
En s’offrant au menu le meilleur des gratins

Ce mets dont les saveurs dispersent l’air morose,
Par effluves d’amour s’élevant dans les cieux
Sur des cirrus en cœur au doux parfum de rose.

Durant quelques instants, en vers judicieux,
Ne penser qu’au bonheur des êtres que l’on aime,
Relève de l’exploit par ces temps sourcilleux !

Mais pour muse charmer ce n’est point un dilemme
Puisque rimer sans elle équivaut à flâner
Un bandeau sur les yeux, voyez-vous le problème ?

Cette fête est si belle, il faut l’enrubanner,
La couvrir de mots doux comme des plumes d’anges
Que l’on pourrait saisir avant de les glaner.

En ces rimes nos vœux d’excellentes vendanges
Au troisième brumeux Quatorze Février
Vous consacrant d’Éros gracieuses mésanges !

Un jour solaire ornant notre calendrier !

Marlène et Annie