Archives mensuelles : avril 2022

Le sonnet marotique : Souvenirs de Toulon.

 

 

Souvenirs de Toulon

J’ai marché dans les pas de ma prime jeunesse,
Je voulais tout revoir, lavande et romarin,
La pinède jolie et l’ombre d’un marin,
Forte de souvenirs et de mon droit d’aînesse !

J’allais enfin plonger dans un doux bain d’ânesse,
Soulager mes regrets, mes remords, mon chagrin,
Et rire de bonheur sous un ciel azurin
Que le printemps venu brodait tout en finesse…

Ô grand port de Toulon qu’es-tu donc devenu ?
De mes songes passés, je n’ai rien reconnu,
Si ce n’est sur les flots, un vieux bateau de guerre…

De retour au village, oh miracle absolu !
L’école, la maison, le platane joufflu,
M’apparurent soudain comme ils étaient naguère…


Annie

Le sonnet curtal : Vendée terre d’emprunt.

Le Revest près de Toulon, où je suis allée à l’école primaire, et pas revu depuis mes douze ans…

Vendée, terre d’emprunt

Ô terre de lumière et de genêts en fleurs !
Pour m’avoir apporté le couvert et le gîte,
Je me dois aujourd’hui d’honorer vos valeurs.

J’avais choisi le rose entre mille couleurs
Afin d’en oublier ce monde qui s’agite,
Et préféré le mien pour y sécher mes pleurs.

Vous avez tant souffert de guerres inutiles,
Qu’orpheline de cœur, loin des plaintes futiles,
J’ai béni votre sceau.

Mais cependant jamais vous ne serez ma mère ;
Celle qui m’a nourrie à force d’être amère
Me rappelle au berceau…

Annie Poirier

Le sonnet marotique : La chasse est ouverte.

 

La chasse est ouverte.


Les cloches ont sonné loin de la capitale,
Et l’on oublie un peu le tumulte et les cris
Pour suivre les gamins qui lancent des paris,
Quand c’est la chasse aux œufs, la lenteur est fatale !

Quelques lapins farceurs, cachés sous un pétale,
Pour le petit dernier, n’auront jamais de prix !
Ô le doux souvenir faisant naître le ris
De l’adulte garant de fibre parentale !

Plutôt que de combattre, à tort et à travers,
Tous ces moulins à vent qui troublent l’univers,
Éduquons dans l’amour notre progéniture !

Je ne peux que haïr les exemples malsains
De ces fauteurs de trouble aux cyniques desseins,
Dont la stupidité fait honte à la nature !

Annie

Le sonnet layé : Retour du printemps.

Aquarelle de mon amie Marie-Luce

BLOG EN PAUSE

Retour du printemps


Désormais, chaque jour, chantent les tourterelles,
Leur refrain est si doux !
Le printemps se profile à l’abri des tourelles,
Des sapins, et des houx.

Dans les prés reverdis, sourient les pâquerettes
Au bras de riches boutons-d’or,
Et l’on voit naître enfin de tendres amourettes
A la porte de messidor !

Quelques parfums nouveaux chatouillent les narines,
Et lorsque l’on entend des échos de clarines,
C’est la fête au bonheur !

Ainsi que des enfants au final des kermesses,
Chacun s’en va cueillir les bouquets de promesses
D’un divin moissonneur !

Annie

Le sonnet marotique : Enfin du bonheur.


Enfin du bonheur

Enfin, le soleil brille et les oiseaux des cieux
Chantonnent un refrain qui parle de victoire,
Celle du renouveau, dont l’éternelle histoire,
Clôture une saison au regard sourcilleux.

Et j’applaudis déjà le retour gracieux
D’un habile printemps, penché sur l’écritoire
Afin d’y dessiner une autre trajectoire,
Quand l’univers fleuri se veut plus spacieux.

Enjoué, le crocus, depuis belle lurette,
En lançant son clin d’œil à chaque pâquerette,
A donné le signal de la fête au bonheur !

Jacinthes en manchon, jonquilles éclatantes,
Appellent en renfort les roses débutantes
Qui bientôt souriront à mon rêve flâneur !

Annie