Archives mensuelles : mai 2022

Le sonnet marotique : Autre époque autre temps.

 

Autre époque, autre temps !


Ne gagner que trois sous pour vaquer à l’ouvrage
Pendant que ces messieurs rêvent d’être rentiers,
Voilà comment l’on perd les plus jolis métiers
Exigeant savoir-faire et beaucoup de courage !

Jadis ne disait-on, labour et pâturage
Font de notre pays les meilleurs héritiers ?
Ceux-là cultivaient l’or loin des plus beaux quartiers
Où la valeur se fond dans le creux d’un mirage…

Aujourd’hui chacun veut le beurre et son argent,
Quant à la qualité n’est-il pas affligeant
De la voir se noyer dans une mer immonde ?

Ainsi va notre époque accélérant le temps,
Mais saurons-nous toujours ciseler les printemps
Si nous courons après l’hiver de notre monde ?

Annie

Remise des prix de poésie à Chasseneuil du Poitou !

Hier a eu lieu la remise des prix de poésie de la ville de Chasseneuil du Poitou. Pour moi le second prix Georges Sand pour mon poème  » La starlette » ! Merci au jury !


La starlette

Elle expose son corps, telle une friandise,
Que l’on couve des yeux sans pouvoir se l’offrir,
Et les seins généreux, sans rien pour les couvrir,
Ouvrent des appétits pour cette gourmandise.

Ses robes, ses bijoux, d’or et de diamant,
La font se pavaner, bien trop belle ingénue,
Mais sous la mousseline, elle est quasiment nue,
Déjà prête à s’offrir à son nouvel amant.

Le feu des projecteurs la flatte et la caresse,
Elle en rajoute un peu, la foule s’attendrit,
Devant tant de beauté même le ciel sourit,
Mais le diable se cache au milieu de la presse…

C’est ainsi que plus tard on la retrouve en pleurs,
Nouvelle Cendrillon n’ayant plus de carrosse,
La drogue est son recours car le monde féroce
Aime aussi se nourrir des plus grandes douleurs !

Annie

Le sonnet shakespearien : Le retour de l’hirondelle.

Merci à mon amie Maria  pour cette belle mise en page !


Retour de l’hirondelle

L’hirondelle est venue au seuil de mon histoire
Pour me conter l’amour et son pays lointain,
Je retrouve aussitôt le bois d’une écritoire,
Et traduis en mots doux le charmant baratin !

Princesse de l’azur, sa danse est gracieuse,
Mon regard ébloui, charmé par son talent,
Goûte l’instant magique où l’heure précieuse
File plus vite encor qu’un vol de goéland.

Je surveille les cieux, comme on guette une rose,
Dont le bouton promet un suave parfum ;
Le nid est déjà là, sous ma poutrelle rose,
Durant tout un hiver, je l’ai couvé sans fin.

La voyant s’approcher, doucement je m’efface,
Je peux mettre un point d’or au bas de ma préface !

Annie

Le sonnet marotique : Mortagne sur Sèvre.

Mortagne Sur Sèvre

En pays de Mortagne il est un lieu charmant,
Que l’on visite à pied, mais en tendant l’oreille,
Car derrière les murs où s’amuse la treille,
On entend les oiseaux chanter allégrement.

Amoureux de la pierre et de son chatoiement,
C’est ici que l’on trouve, à nulle autre pareille,
Dans un écrin ourlé de la salsepareille,
La plus belle parure et son miroitement.

Sous couvert des logis, la nature s’invite,
Épouse le château qui doucement gravite,
Les nuits de pleine lune, autour d’anciens dictons…

Je me plais à penser qu’un nouvel Épicure,
Aimerait, c’est certain, le Jardin de la Cure,
Où s’admire au printemps la rose en ses festons !

Annie

49 e Jeux Floraux de l’Essor poétique de la Roche Sur Yon.

Sous un chaud soleil, une belle remise des prix en ce printemps ! Merci au jury et aux membres de l’Essor de la Roche Sur Yon !

Nostalgie


J’ai refermé toutes mes portes
Pour affronter les cieux plus gris.
Sur le vélin des feuilles mortes,
On voit encor maints coloris.

Pour affronter les cieux plus gris,
La cheminée ourle sa flamme.
On voit encor maints coloris
Dans les buissons que l’aube acclame !

La cheminée ourle sa flamme,
Je songe à mes étés passés.
Dans les buissons que l’aube acclame,
Les feux du temps se sont lassés !

Je songe à mes étés passés,
Déjà l’hiver met sa flanelle.
Les feux du temps se sont lassés,
Il fait bien froid dans la venelle !

Déjà l’hiver met sa flanelle,
Il a neigé dans mes cheveux…
Il fait bien froid dans la venelle,
Le blanc flocon passe aux aveux !

Il a neigé dans mes cheveux,
Traînent mes ans mille cohortes.
Le blanc flocon passe aux aveux,
J’ai refermé toutes mes portes !

Annie