Archives de catégorie : Fleurs et jardin

Le sonnet marotique : Merveilleux été.

 

Un grand merci à mon amie Maria pour cette superbe mise en page !

Merveilleux été


La foule des oiseaux amuse ma chaumière,
Réveille les matins de leurs chants racoleurs,
Un coin de paradis, aux doux parfums de fleurs,
Sur terre est descendu dans un rai de lumière.

Éclatante, je vois une rose trémière
Défroisser ses froufrous, fière de ses couleurs,
Que l’été rayonnant, de ses doigts ciseleurs,
Distribue en plein juin comme une avant première !

Et juillet qui s’éclate, en sa belle mi-temps,
Fait danser dans les cœurs des rêves envoûtants,
Sous des flocons de lune à la teinte ivoirine.

La lave du mois d’août a roussi le verger,
Le temps file plus vite à l’ombre du Berger,
J’ajoute à mon dessert un jus de nectarine !

Annie

Le sonnet marotique : Enfin du bonheur.


Enfin du bonheur

Enfin, le soleil brille et les oiseaux des cieux
Chantonnent un refrain qui parle de victoire,
Celle du renouveau, dont l’éternelle histoire,
Clôture une saison au regard sourcilleux.

Et j’applaudis déjà le retour gracieux
D’un habile printemps, penché sur l’écritoire
Afin d’y dessiner une autre trajectoire,
Quand l’univers fleuri se veut plus spacieux.

Enjoué, le crocus, depuis belle lurette,
En lançant son clin d’œil à chaque pâquerette,
A donné le signal de la fête au bonheur !

Jacinthes en manchon, jonquilles éclatantes,
Appellent en renfort les roses débutantes
Qui bientôt souriront à mon rêve flâneur !

Annie

Le sonnet marotique : Guerre encore…


Guerre encore

Ô monde choisis bien ton futur gouvernant !
Vois ce peuple qui meurt, frappé par la mitraille
D’un homme dont l’esprit visiblement déraille,
Et qui par son pouvoir assomme un continent !

Chaque siècle a son monstre, il est hallucinant
D’entendre de nouveau l’autorité qui braille ;
L’histoire avait pourtant fait tomber sa muraille,
L’Europe ayant promis un ciel plus avenant.

Et ce fou continue à forger son empire,
Tandis que le printemps, qui lentement soupire,
Éponge les sanglots de familles en pleurs.

Après avoir banni tout ce qui fut naguère,
On ne doit accepter que revienne une guerre,
Dont la triste semence est le poison des fleurs…

Annie

Le sonnet marotique : Découragement.

Découragement.

Comme il est triste et gris ce temps qui m’insupporte !
A chaque rayon d’or j’applaudis la splendeur,
Mais le ciel aussitôt rappelle sa cohorte
De nuages grincheux et leur esprit frondeur !

Du coup mon regard fuit ma fenêtre et ma porte,
Car j’en ai plus qu’assez de l’hiver baroudeur ;
Vivement l’hirondelle et l’espoir qu’elle apporte
Quand son brin de folie éloigne la froideur !

Au moral fatigué de bercer sa névrose,
Il faudrait pour remède une première rose,
Étonnamment coquette en robe de satin !

Si l’actualité ramenait l’espérance,
On pourrait donc rêver de nouvelle fragrance,
Mais hélas, elle aussi, se parfume au crottin !

Annie